Un projet d’agroforesterie au Pérou avec l’ONG Envol Vert, expérience d’Élise et Romain.

Mahuizo, Loreto, Pérou - Forêt Amazonienne Péruvienne.

C’est le 3ème déplacement et 3ème étape du projet d'agroforesterie auprès d'une vingtaine d'agricultrices et d'agriculteurs pour Elise et Romain. Ces étudiants en 3ème année à Sciences Po Saint-Germain au sein du projet de Coopération Internationale en partenariat avec l’iCi, sont volontaires et partis au Pérou avec l'ONG Envol Vert.

Une semaine bien active et bien remplie attend les étudiants, incluant les fatigantes mais magnifiques 15 heures de bateau sur l'Ucayali, nécessaires afin de rallier le petit village de Mahuizo. Connaissant des pluies diluviennes depuis plusieurs semaines, l'autrefois chemin pédestre reliant les berges au village s'est changé en d'étroits cours d'eau désormais peuplé par des dizaines de barques en bois, quelques caïmans de toutes tailles et milliers de batraciens aux tintamarresques coassements.


En quoi consiste ce projet d'agroforesterie ?

Pour comprendre le concept "système agroforestier" il faut d’abord expliquer le concept "système de monoculture" qui l’oppose. Ce dernier, bien que plus simple à mettre en place, demandant moins d'effort et ayant des rendements économiques plus importants, génère un important appauvrissement des sols problématique pour les années à venir et demande l’utilisation importante de produits chimiques particulièrement nocifs. De plus, un système de monoculture succède le plus souvent à un abattage d'arbre ou un brûlage de la parcelle visée pour y implanter la nouvelle culture (souvent du tabac).

Envol Vert se présente ainsi à ces agriculteurs pour leur présenter de nouvelles méthodes plus soutenables, leur permettant un rendement économique nécessaire mais qui ne détruirait pas la biodiversité, en l'occurrence ici, le système agroforestier

Ce système se base sur la construction d'une pépinière. Dans cette pépinière, des espèces d’arbres fruitiers et forestiers cohabitent avec d’autres cultures et animaux et chaque espèce est implantée dans une zone spécifique en fonction de ces besoins (design de parcelle). Pour mener à bien le projet, chaque agriculteur participant s'est alors vu être l'objet d'un diagnostic de sa parcelle pour repérer le terrain, diviser les espèces au mieux selon leurs besoins et pour récolter des indicateurs sur la vie sociale et économique de l'agriculteur.


Pour cette 3eme étape du projet, les sessions de formations des agriculteurs sont essentiellement concentrée autour de 3 axes :

  • Les alternatives économiques et comment transformer un produit afin qu’il génère une nouvelle ressource économique. Ce fut cette semaine le cas du camu-camu (fruit transformé en confiture) et la canne à sucre (transformée en une boisson alcoolisée appelée aguardiente).

  • La greffe d'agrumes (méthode de multiplication permettant de reproduire une plante, tout en conservant ses caractéristiques).

  • Réorganisation de la pépinière (déplacement des sacs, déplacement de plantes dans les sacs, nouvelles structures, etc.), diagnostics de parcelles, formations sur le compost et les microorganismes.

Quelles sont les responsabilités de Romain et Elise ?

Elise et Romain, n'ayant pas les connaissances du niveau d'un ingénieur en agroforesterie, se chargent de l'organisation générale du projet. Ils sont notamment en charge du programme, des horaires, du budget, des présentations, des activités de groupe et des diagnostics de parcelles.

Ils nous racontent : “C’est difficile de s'accoutumer. Être bien conscient que d'une part, nous marchons en pleine forêt amazonienne pour aller étudier la parcelle d'un agriculteur et d'autre part que, tout en faisant cela, nous sommes en plein milieu de nos études à Sciences Po. Assez invraisemblable ! Presque incohérent ! En pleines études, loin des amphithéâtres, notes et soirées étudiantes, nous apprenons énormément de notre travail, et ses milles et une tâches, des péruviens et de ces agriculteurs.”

Plus de 4 mois et demi sont passés, moins d'un mois et demi avant l'achèvement de leur mission. Une dernière excursion à Mahuizo pour la dernière étape de clôture est encore prévue pour nos jeunes étudiants.

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